Lire dans la rue ?

LA BIBLIOTHEQUE DE RUE, « Comment c’est né ? »

 

En 1956, Joseph Wresinski arrive dans le bidonville de Noisy-le-Grand dans lequel survivent 256 familles dans des baraquements en forme d’igloos.*Il fonde ATD QUART-MONDE, Mouvement du refus de la misère, en 1957,

La misère ce n’est pas seulement vivre dans des conditions matérielles impossibles, c’est être condamné à rester à l’écart, sans possibilité de participer à la vie sociale et culturelle de son pays.

Eliminer la misère c’est s’attaquer aux causes de sa persistance : l’ignorance et la non-reconnaissance sociale.

A une époque où la principale réponse à la misère était l’assistance, Joseph WRESINSKI n’a cessé d’affirmer que la culture constituait l’outil même de la libération des personnes les plus démunies.

L’une de ses premières initiatives sera de créer une bibliothèque pour les enfants.

« Le livre et la parole leur ont ouvert les portes de la vie« .

 

C’est à partir de cette bibliothèque que naîtra l’idée du « savoir dans la rue » car « (…) beaucoup d’enfants pauvres n’ont pas la possibilité de quitter leur cité et d’aller dans des lieux où il y a des bibliothèques. »

 

En mai 1968 J. Wresinski interpelle les étudiants et les invite à transmettre leur savoir à ceux qui bien souvent n’atteignent pas l’école secondaire et n’ont aucune chance  d’accéder aux études supérieures.

« Savoir c’est comprendre ce que l’on vit et le partager avec d’autres ».

Ainsi sont créées les bibliothèques de rue.

Aujourd’hui il existe près de 70 bibliothèques de rue en France et de nombreuses sur les 4 continents où le Mouvement ATD QUART-MONDE est présent.

Et les bibliothèques de rue initiées par le Mouvement ATD  ont essaimé.

Aujourd’hui des associations et institutions ont créé des bibliothèques « hors les murs », chacune ayant ses spécificités.

 

« Qu’est-ce-que c’est ? »

C’est aller à la rencontre des enfants et des parents dans les quartiers les plus défavorisés en partageant le goût des livres et l’envie d’apprendre. La bibliothèque de rue c’est « casser l’isolement » de ces enfants et de leurs familles. C’est une activité gratuite et ouverte où tous les enfants peuvent participer librement. C’est aussi un temps d’amitié partagée.

 

La bibliothèque de rue, un moment de paix :

Chaque semaine, après un temps de préparation, les animateurs sont là, dans la rue, à la même heure, réunis autour des enfants et de beaux livres, des livres qui accrochent. Apprendre à lire c’est le rôle de l’école, mais le désir de lire peut grandir ici dans la durée et la fidélité de la rencontre. Les parents veulent que leurs enfants aient un avenir, qu’ils apprennent et découvrent le monde. La bibliothèque de rue vient répondre à cette attente. Elle permet d’ouvrir une fenêtre sur l’univers de l’expression et de la pensée. Le livre est le support privilégié. Cependant des activités comme l’informatique, le dessin… Sont autant de moments de plaisir, de création et de paix.

 

« Ce sont les droits de l’homme que la bibliothèque de rue permet de mettre au cœur des enfants, faisant d’eux les défenseurs futurs d’une société où les droits de l’homme seront enfin respectés… »

 

POURQUOI LE LIVRE ?

Parce que la maîtrise de la lecture et de l’écriture est indispensable pour être maître de sa vie.

Dans toute démarche de découverte et d’apprentissage, le livre est un outil indispensable dont sont encore exclus trop d’enfants. La bibliothèque de rue se veut un lieu de réconciliation entre les enfants et le livre.

POURQUOI DANS LA RUE ?

La rue est un lieu privilégié pour rencontrer les enfants dans leurs quartiers, pas de porte à franchir. De plus, dans  la rue, l’action se déroule sous les yeux des parents et des habitants du quartier. Les parents peuvent participer et être témoins du désir d’apprendre de leurs enfants, de leur créativité.

 

La bibliothèque de rue veut être une passerelle entre les enfants et leur famille, entre leur quartier et tous les lieux de savoir (école, bibliothèque…).

 

Transformer la rue de l’ennui de nos cités et des terrains en rues et terrains de découvertes qui ouvrent sur l’avenir.

 

Tout le long de l’année, pendant les vacances scolaires.

 

« Pour rendre la culture à ceux qui en sont privés »

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